mercredi 8 janvier 2014

... merci

Les étranges personnages de Nadine Vergues à l'Aiguille en Fête 2014

Certains ont des faces de lune, des nez parfois épatés, de grands yeux tristes ou mélancoliques et de petites bouches serrées… D'autres mesurent un bon mètre quatre-vingt, ont le corps creux, le sommet du crâne aplati, et des airs de personnages shakepeariens… Et pourtant ils appartiennent tous à la même famille, celle que crée depuis près de dix ans Nadine Vergues.


Une vocation précoce qui n'aboutira que peu avant 50 ans !

Les étranges personnages de Nadine Vergues à l'Aiguille en Fête 2014
Cette enfant de l'Aveyron n'avait rien de la bonne élève… (Mais n'est-ce pas dans ces fonds de classe là que se cachent ces révoltes qui débouchent parfois sur des créations ?) Aussi, lorsqu'elle abandonne le parcours scolaire - en fait dès la seconde- c'est pour se faire admettre à l'Ecole Municipale des Beaux Arts de Sète où elle se retrouve avec une quinzaine de jeunes adolescents, dont un certain… Robert Combas. -Tiens, tiens ! - à décliner toute la palette des arts… 

Quelques année plus tard, là voilà qui s'amourache d'un cuisinier : enfant, hôtel, restaurant… entre deux services, elle poursuit son rêve de création… Mais dans l'anonymat des heures de repos ou des rares jours de congé, presque en catimini…

Le temps passe eh puis voilà qu'il y a une dizaine d'année, la passion l'emporte. Elle prend le chemin de l'atelier, de "son" atelier, enfin !

Elle exploite toutes les qualités techniques du feutre

Les étranges personnages de Nadine Vergues à l'Aiguille en Fête 2014
Et très vite elle rencontre le matériau qui ne la quittera plus : le feutre technique ! C'est une révélation ! Cet horrible produit venu tout droit de l'industrie pétrolière et qui sert essentiellement dans la construction automobile, va se révéler très vite comme son meilleur allié ! Il reste maintenant à trouver les outils qui lui permettront de le plier à ses envies… Le fer à souder devient son meilleur pinceau… 

En effet, sous la chaleur, le matériau se révulse, se contracte, fond à vue d'œil, se durcit en refroidissant, prend des poses curieuses. 

Là voilà, à présent, maitresse de son destin ; le spectacle peut commencer… Attention, silence, les personnages rentrent en scène !
"Tel un sculpteur sur métal, j'altère, travaille, brûle et rouille ma feutrine; ensuite je la découpe, la fond et la coule en une sorte d'écriture automatique : une histoire se raconte ...... eh puis, parceque je ne suis pas un sculpteur sur métal, je radoucis cette matière brute et brutale par de la broderie et de la dentelle."

Jean-Charles Durand
Commissaire d'exposition






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire